Archives de tags | Philippe Descola

Conférence : « Anthropologie et pluralisme », Philippe Descola, enregistrement vidéo

Bonjour à tous,

Le 24 février dernier, nous avons eu la chance de recevoir Philippe Descola. Le pôle communication de l’ENS vient de me communiquer l’enregistrement vidéo de cette séance, qui sera bientôt mis en ligne sur savoirs.ens.fr, mais que je mets dès à présent à votre disposition. Bonne écoute durant ces vacances du séminaire Le Pluralisme, et à bientôt !

Jim Gabaret

Martin Fortier, séance 17, jeudi 13 mars 2014, « Diversité des ontologies ou diversité des vécus ? (II) »

Bonjour à tous,

Voici l’enregistrement de la séance 17 proposée jeudi dernier par Martin Fortier. Je le remercie vivement pour cette deuxième participation au séminaire, qui poursuit les pistes annoncées lors de la séance de février et revient sur l’intervention de M. Descola, qui devrait elle-même être mise en ligne sous peu.

Un résumé de la séance est disponible ici : https://seminairepluralisme.wordpress.com/2014/03/06/martin-fortier-seance-17-diversite-des-ontologies-ou-diversite-des-vecus-ii/

Bonne écoute et à jeudi prochain, pour une introduction au pluralisme épistémologique de votre serviteur, suivie d’une présentation du pluralisme épistémologique de Bruno Latour par Louis Morelle.

Jim Gabaret

Diffusion sur le site savoirs.ens.fr

Bonjour à tous !

Une bonne nouvelle pour le séminaire : la directrice du Pôle communication de l’ENS, Mme Carole Desbarats, s’est intéressée depuis quelques mois à nos efforts, et elle a décidé de mettre en avant les interventions jugées les plus « importantes » académiquement, en proposant notamment des captations audio de qualité des séances où interviennent des professeurs, et l’enregistrement vidéo de la communication de M. Descola il y a trois semaines, qui sera bientôt mise en ligne.

Dans ce cadre, j’ai également fourni au Pôle communication les enregistrements de toutes les séances que nous avions faites jusqu’alors cet hiver, et deux d’entre elles ont été sélectionnées pour le moment, dont la première, la séance 5 que j’ai faite sur Nelson Goodman, vient d’être mise en ligne sur savoir.ens.fr : http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=1595

La seconde sera celle de M. Wismann. Je pense que nous pouvons nous féliciter de cette offre généreuse de Mme Desbarats, qui attirera peut-être un public plus large aux séances. Je vais à présent essayer de suggérer d’autres mises en ligne, si j’ai quelque influence sur ces décisions, afin que le séminaire soit le plus représenté possible, sur un site dont le trafic est apparemment assez conséquent, et qui attirera un peu plus les regards je l’espère sur les belles interventions qui ont été données jusqu’à présent, et dont la prochaine, celle de Martin Fortier aujourd’hui, promet d’être de nouveau passionnante. Je vous y convie, en salle 236 du 29 rue d’Ulm, je vous le rappelle !

Jim Gabaret

Martin Fortier, séance 17, Diversité des ontologies ou diversité des vécus ? (II)

Bonjour,

Jeudi 13 mars, le séminaire reprend avec une communication de Martin Fortier, qui fait suite à celle qu’il a donnée le 13 février dernier, et sera intitulée << Diversité des ontologies ou diversité des vécus ? (II) Dépasser l’anthropologie ontologique à l’aide de l’anthropologie du vécu. >>.

Voici un résumé fourni par ses soins :

Après avoir étudié les nombreuses faiblesses de l’anthropologie ontologique de Viveiros de Castro et de Descola nous nous proposerons d’élaborer pas à pas un nouveau cadre théorique pour l’anthropologie. A rebours du tournant ontologique, qui s’avère ontologiquement très engageant et heuristiquement peu fécond, nous essayerons de montrer qu’une anthropologie du vécu possède un fort pouvoir explicatif tout en s’accommodant parfaitement d’un naturalisme biologique minimal. Ce faisant, nous soutiendrons quelques thèses importantes : (1) l’idée d’une anthropologie ontologique ne tient qu’en niant la force de l’observation participante ainsi que l’unité biologique d’*Homo sapiens *; (2) les approches proposant une ontologisation des pensées indigènes tombent dans un ethnocentrisme paradoxal dont une approche naturaliste est indemne ; (3) l’anthropologie ontologique occulte l’existence d’une différence fondamentale entre << savoirs protocolaires >> et << savoirs portatifs >>, et elle opère par ailleurs une confusion entre différentes normes épistémiques ; (4) l’anthropologie du vécu permet de dépasser une certaine dichotomie entre nature et culture bien mieux que ne le peut l’anthropologie ontologique qui demeure quant à elle largement prisonnière de cette dichotomie ; (5) au contraire de l’anthropologie ontologique, qui restait muette sur le sujet, l’anthropologie du vécu permet de spécifier les rapports entre processus subpersonnels, expérience, catégorisation, verbalisation et narration.

La séance aura lieu au 29 rue d’Ulm, en salle 236 (2ème étage), de 16h30 à 18h30.

Venez nombreux !

Jim Gabaret

Affiche Martin II 13 mars pluralisme

Séance 16, Philippe Descola, Anthropologie et pluralisme

Bonjour à tous,

Jeudi prochain, le 20 février, le séminaire Le Pluralisme accueille pour sa seizième séance M. Philippe Descola, professeur titulaire de la chaire d’Anthropologie de la Nature, au Collège de France, qui nous expliquera les raisons de ses choix théoriques, et en particulier de son pluralisme ontologique, puis dialoguera avec le public. Je vous suggère bien évidemment de préparer des questions pour cette séance qui sera une occasion rare de discuter avec l’auteur de Par-delà Nature et Culture. L’événement aura lieu de 16h30 à 18h30, en salle Dussane, au 45 rue d’Ulm.

Venez nombreux !

Jim Gabaret

 

descola affiche

Diversité des ontologies ou diversité des vécus ? Le tournant ontologique en anthropologie, Martin Fortier, 13-02-14

Bonjour,

Voici l’enregistrement de la belle séance proposée jeudi dernier par Martin Fortier sur les recherches de Viveiros de Castro et de Philippe Descola, que nous recevrons jeudi prochain en salle Dussane.

Cette présentation, intitulée « Diversité des ontologies ou diversité des vécus ? Une critique conceptuelle, ethnographique et cognitive du tournant ontologique en anthropologie. » aborde de manière critique la question du pluralisme ontologique tel qu’il est défendu par une certaine partie de l’anthropologie, et propose les options personnelles de Martin Fortier, que je remercie pour son travail très éclairant.

Bonne écoute, et à jeudi prochain.

Jim Gabaret

Séance 15, Martin Fortier, Diversité des ontologies ou diversité des vécus ? , jeudi 13 février 2014

Bonjour,

Je rappelle que demain, Louis Morelle et moi-même débattrons du réalisme et du constructivisme de 14h à 16h en salle de séminaire pour la séance 14 du séminaire Le Pluralisme, exceptionnellement ajoutée au programme.

Jeudi 13, à l’occasion de la quinzième séance du séminaire, nous aurons ensuite la chance d’entendre une présentation de Martin Fortier (EHESS), intitulée « Diversité des ontologies ou diversité des vécus ? Une critique conceptuelle, ethnographique et cognitive du tournant ontologique en anthropologie. » Cette séance préparera la venue de M. Philippe Descola le 20 février.

La séance 15 animée par Martin Fortier aura lieu de 16h30 à 19h, exceptionnellement en salle 236, au 29 rue d’Ulm (2ème étage). Il nous fallait un rétroprojecteur et de la place, car la séance aura lieu en présence de Frédéric Nef et de sa classe de l’EHESS.

Voici un résumé de la séance de Martin Fortier, fourni par ses soins :

« Le récent tournant ontologique d’une partie de l’anthropologie a conduit certains à avancer qu’il existait une pluralité d’ontologies irréductible à une simple pluralité de cultures ou de représentations. Je me proposerai d’évaluer ce tournant ontologique à partir de deux auteurs qui y prennent une place importante : Eduardo Viveiros de Castro et Philippe Descola.

Le point de départ consistera en une présentation des principales thèses de ces auteurs. Nous explorerons ainsi successivement la bipartition de Viveiros de Castro (multinaturalisme amérindien et multiculturalisme occidental) et la quadripartition de Descola (animisme, naturalisme, analogisme et totémisme). On insiste souvent sur ce qui oppose Viveiros de Castro et Descola dans leur théorisation respective des données ethnographiques des basses terres d’Amérique du Sud ; nous verrons que d’importantes différences séparent effectivement la notion de perspectivisme de celle d’animisme ; mais nous montrerons que cela ne doit pas nous empêcher de relever des points d’accord nodaux entre les deux auteurs : l’idée que la pluralité et l’unicité seraient inversement distribuées dans la nature et dans la culture chez les Amérindiens et chez les Occidentaux et l’idée qu’il existeraient une universalité de la dichotomie entre physicalité (ou corporalité) et intériorité (ou âme).

Cette présentation sera suivie d’un examen critique de ces théories. (1) Nous montrerons d’abord que le prétendu dépassement du départ entre nature et culture résulte, tant chez Viveiros de Castro que chez Descola, d’un manque de rigueur conceptuel et sémantique. Nous mettrons en évidence deux paralogismes – le paralogisme post-naturaliste et le paralogisme post-culturaliste – qui les conduisent erronément à conclure que la nature et la culture amérindiennes prennent un sens radicalement différent de celui qu’il a en Occident. (2) Nous montrerons ensuite que le projet de quadripartition de Descola repose sur de nombreuses licences sémantiques et exige une très grande prise de liberté vis-à-vis des données empiriques. (3) Enfin, nous mettrons en évidence à partir d’exemples ethnographiques précis combien il y a toutes les raisons de penser que les humains ne sont pas universellement dualistes à propos des composantes des personnes. Cette critique sera par ailleurs corroborée par de récentes données tirées de la psychologie expérimentale, qui montrent que les humains sont pluralistes et non pas dualistes à propos des composantes de la personne.

Notre propos avancera ensuite des arguments généraux contre le tournant ontologique de l’anthropologie. Nous suggérerons que ce tournant n’est soutenable qu’à condition d’adopter deux thèses très contestables : (1) une première qui nie l’universalité d’une base biologique partagée par tous les membres de l’espèce Homo sapiens ; (2) une seconde qui projette sur le « savoir indigène » les normes épistémiques occidentales, en voulant établir à tout prix une égalité paradoxalement ethnocentrique entre « savoir indigène » et « savoir occidental ».

Nous terminerons par des considérations plus constructives en montrant notamment que tous les défis légitimement soulevés par le tournant ontologique peuvent parfaitement être relevés par une approche alliant anthropologie cognitive, anthropologie de la conscience, psychologie expérimentale et neurophénoménologie. L’anthropologie gagnerait beaucoup à prendre pour objet d’investigation les vécus des individus – vécus qui, nous le verrons, n’ont pas grand-chose à voir avec les attitudes propositionnelles – et à expliquer tous les phénomènes observés à l’aune de ces vécus. L’anthropologie des vécus nous semble (1) pouvoir parfaitement rendre compte des phénomènes qui posaient problème au tournant ontologique, (2) tout en conservant cependant une ontologie déflationniste et unifiée, (3) et tout en offrant pourtant une bien plus grande précision descriptive et explicative. En somme, nous soutiendrons à rebours du tournant ontologique qu’il n’existe qu’une seule ontologie – celle du naturalisme scientifique – mais qu’il existe en revanche une pluralité de vécus – que l’anthropologie a justement pour tâche d’étudier, forte du socle ontologique prodigué par la science, et forte de sa propre pratique de l’observation participante.

Pour conclure, nous reviendrons sur les enjeux politiques qui sous-tendent les travaux de Viveiros de Castro, de Descola ou encore de Latour. Ces auteurs partagent l’idée que la crise écologique que nous traversons aujourd’hui trouve pour l’essentiel ses racines dans l’ontologie galiléo-cartésienne de l’Occident ; ce serait donc en raison de notre ontologie singulière que nous détruirions la nature ; il faudrait dès lors mettre en perspective, amender, voire intégralement réviser notre ontologie afin de nous donner une chance de relever le défi écologique. Nous montrerons qu’il existe une immense littérature expérimentale sur la question qui conteste radicalement le genre de présupposé selon lequel les comportements pro/anti-environnementaux seraient fonction de représentations de haut niveau (seraient fonction d’une ontologie ou d’une métaphysique, par exemple). Ce que nous enseigne au contraire la psychologie environnementale, c’est que les changements de comportement dépendent avant tout de l’interaction active avec la nature ; la pratique de l’agriculture, de la chasse ou de la pêche tend à générer des comportements écologiques, alors que la possession d’une certaine vision du monde – fût-elle résolument non cartésienne – reste sans effet. Si l’anthropologie peut assurément nous apprendre des choses sur la question de l’écologie, c’est donc bien plus par ses enseignements en matière d’ethnosciences et de savoir-faire pratiques que par ses enseignements quant à de supposées ontologies indigènes.

Martin Fortier. »

En espérant vous voir nombreux à ces deux séances, bonne semaine pluraliste,

Jim Gabaret

Affiche séminaire Le pluralisme séance 15, Martin Fortier